visuel illustrant la soirée des Djangodor au théâtre Marigny, le samedi 27 novembre 2010
DJANGODOR 2010 “JAZZ ET CINEMA” – Paris Théâtre Marigny – Samedi 27 novembre 2010
Compte-rendu : Gilles LOISON. Photos : François LOUCHET / Lorena FELEI
 

Pour sa dix-neuvième édition, le samedi 27 novembre 2010, les DjangodOr ont proposé une soirée jazz et cinéma, orchestrée par le Big Band du CNSMDP (Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris). Sous la direction de François Théberge, musicien canadien, l’orchestre a ouvert la soirée avec un thème composé par Martial Solal pour « A bout de souffle » de Godard.

Jean-Michel Proust, saxophoniste et journaliste, animait la soirée qui fut ponctuée par plusieurs jingles qui revisitaient les grands thèmes de jazz pour le cinéma (« Borsalino », « Un témoin dans la ville », «J’irai cracher sur vos tombes », « L’homme au bras d’or », « Goldfinger »…). Michel Boujut a rendu hommage à Alain Corneau illustré par un extrait du générique de « Série noire » avec Patrick Dewaere dansant sur « Moonlight fiesta », rumba composée par Juan Tizol, tromboniste de l’orchestre de Duke Ellington.

Les nouveaux talents du jazz (Thomas Enhco Trio, Paul Lay Trio, Rocky Gresset) ont croisé les plus anciens : René Urtreger, pianiste avec Miles Davis sur « Ascenseur pour l’échafaud » (« Je ne suis pas terrible comme musicien de film, je suis super comme musicien de jazz ! ») ; Michel Portal, clarinettiste compositeur d’une centaine de bandes originales (« La musique de film, c’est un voyage que je fais parmi d’autres voyages ») ; Ricardo Del Fra, contrebassiste et compositeur pour Lucas Belvaux mais aussi professeur au CNSMDP.

Vladimir Cosma est monté sur scène pour évoquer ses collaborations avec Chet Baker, Toots Thielemans, Don Bayas et Jean-Luc Ponty avant d’écouter le big band raviver le thème des Sax Brothers du film d’Yves Robert « Nous irons tous au paradis ». L’auteur de la ballade de l’éléphant a remis ensuite le DjangodOr Spedidam à Rhoda Scott, « The Barefoot Lady » (l’Organiste aux pieds nus) qui, elle-même, a déposé le trophée du Nouveau Talent entre les mains de Thomas Enhco. Rhoda et Thomas ont improvisé sur la chanson de la gare des « Parapluies de Cherbourg » (« Mon amour, je ne pourrai pas vivre sans toi…»). Ce thème à quatre mains et deux pieds nus (orgue Hammond et piano) introduisait une séquence hommage à Michel Legrand (« Je viendrais à pied, à cheval, en voiture, pour parler du jazz »). Un extrait de la partie d’échec de « L’affaire Thomas Crown » charma la salle puis Michel laissa ses mains virevolter sur le clavier pour offrir une réminiscence de la chanson de Maxence des « Demoiselles de Rochefort », accompagné simplement d’une trompette et d’une contrebasse.

Jacqueline Danno, comédienne et chanteuse, co-fondatrice des DjangodOr, devait remettre le prix Frank Hagège à Eddy Louiss, l’organiste multicolore, malheureusement absent pour raison personnelle. Son fils Pierre accepta le prix en son nom. Jean Bertho, chansonnier et animateur de « C’est pas sérieux » aux côtés de Jean Amadou dans les années 1970, a parlé de l’Alliance Francophone, partenaire des DjangodOr Afrique créés en 2010.

Nicole Croisille a interprété un medley des chansons des films de Claude Lelouch, accompagné au piano par Aldo Frank. Claude Lemesle, parolier pour Gilbert Bécaud, Michel Fugain et Joe Dassin, entre autres, et président de la SACEM, a récompensé le trompettiste Jean-Loup Longnon et a ensuite décoré, au nom du Ministre de la Culture, Christiane Hagège de la médaille de Chevalier des Arts et Lettres pour son action à la tête de l’association Arts, Nuances, Culture et pour la poursuite de l’œuvre de Frank, son époux, dans l’organisation des DjangodOr.

Maxine Gordon était présente pour évoquer le souvenir de son mari, Dexter Gordon, saxophoniste décédé en 1990 après avoir tenu le rôle principal du film de Bertrand Tavernier, « Autour de minuit ». Le spectacle s’est achevé avec Bruno Le Jean, réalisateur des « Fils du vent », portrait du jazz manouche aujourd’hui avec Moreno, Tchavolo Schmitt, Angelo Debarre, Ninine Garcia, héritiers de Django Reinhardt.

Au cours de la première heure de la soirée, un hommage fut rendu à François de Roubaix. Un hommage légitime puisque le compositeur a souvent utilisé le jazz dans ses partitions pour le cinéma. On se souviendra notamment de « Diaboliquement vôtre », « La blonde de Pékin » ou « Le samouraï ». Après la projection d’un extrait du documentaire « François de Roubaix, l’aventurier », Jean-Michel Proust salua la présence de Patricia de Roubaix et Jean-Yves Guilleux. Yves Boisset a parlé de François, son charme, son sens de l’image, ses envies de mise en scène, son don de mélodiste et sa recherche d’instruments bizarres, faisant un lien avec Ennio Morricone. Puis Jean-Michel Bernard joua au piano un arrangement jazz à l’ambiance feutrée, mélancolique, parfois burlesque, autour des thèmes de « La scoumoune », « Boulevard du rhum », « Le vieux fusil », « Chapi Chapo » et « L’homme orchestre ». Stéphane Lerouge retraçait ensuite l’aventure de la collection « Ecoutez le cinéma » et présenta sa dernière production, un coffret carrière sur le cinéma de Maurice Jarre, disparu en mars 2009.

Site internet DjangodOr : http://www.django.org


DIAPORAMA DJANGODOR 2010

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Vidéo - Extrait de la soirée - Film réalisé par Lorena FELEÏ